Grands témoins historiques (cf annexe), certes; mais pas seulement. La question de la réforme du code du travail, hélas, confère à Germinal un regain d'actualité.

Relisons Germinal de Zola; l'on y voit que contraints par une nécessité d'ordre vital, des travailleurs subissent une aggravation d'une condition déjà bien misérable, voire, concurrence oblige, vont eux-mêmes au-devant d'une aggravation de leur condition.  

[[[ cf, aussi, copié-collé à partir de

http://www.culture-cpge.com/bac/etude-de-germinal-de-zola-resume-analyse-et-commentaire-du-roman

""" La crise ou les leçons d’économie de Zola

« Dans leur amour exagéré de l’argent », ces messieurs ont décidé de faire payer la crise aux travailleurs. Tous les moyens sont bons pour réduire la masse salariale et augmenter les profits. D’abord le marchandage, cette vente aux enchères à l’envers où l’on force l’ouvrier « à manger l’ouvrier », où chaque chef d’équipe, pris dans la panique du chômage, en rabat sur ses concurrents: «Il fallut que Maheu [...] luttât contre un camarade ; à tour de rôle, ils retiraient chacun un centime de la berline. » Ensuite, le paiement des boisages à part, qui permet à la Compagnie d’éviter l’embauche d’une « armée de raccommodeurs », tout en faisant baisser le salaire des mineurs et leurs rendements. La Compagnie fait ainsi de substantielles économies et ajuste la production au niveau de la demande. Comme l’explique Souvarine, la Régie ne voit d’ailleurs pas la grève d’un mauvais œil tandis qu’elle écoulera ses stocks sans débourser un sou de salaire, les ouvriers épuiseront les maigres réserves de leur caisse de secours mutuel. L’inspection de Négrel est donc moins innocente qu’il n’y paraît, elle fait partie d’une stratégie machiavélique qui pousse les ouvriers à bout pour mieux les dompter.""" ]]]

 

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Annexe:

Nous écrivion, le 8 Septembre 2016:

-I- Notre surprise: Une visite du Musée de la mine, à Lewarde, nous a donné à comprendre que nous avions gardé une idée fausse , ou plutôt dépassée du métier de mineur: nous n'avions pas saisi le phénomène de mécanisation en ce domaine.

- Résultat, sans doute, à la fois de la "technicité" mais aussi des luttes syndicales.

- Et ... en ce sens l'évocation des "quatre haveurs", selon Germinal de Zola, ne relève pas de temps révolus.

-II-

Court extrait du Germinal (1885) de Zola.

~"Les quatre haveurs venaient de s’allonger les uns au-dessus des autres, sur toute la montée du front de taille. Séparés par les planches à crochets qui retenaient le charbon abattu, ils occupaient chacun quatre mètres environ de la veine ; et cette veine était si mince, épaisse à peine en cet endroit de cinquante centimètres, qu’ils se trouvaient là comme aplatis entre le toit et le mur, se traînant des genoux et des coudes, ne pouvant se retourner sans se meurtrir les épaules. Ils devaient, pour attaquer la houille, rester couchés sur le flanc, le cou tordu, les bras levés et brandissant de biais la rivelaine, le pic à manche court.

[...] Quand ces morceaux, retenus par la planche, s’étaient amassés sous eux, les haveurs disparaissaient, murés dans l’étroite fente. C’était Maheu qui souffrait le plus. En haut, la température montait jusqu’à trente-cinq degrés, l’air ne circulait pas, l’étouffement à la longue devenait mortel. Il avait dû, pour voir clair, fixer sa lampe à un clou, près de sa tête ; et cette lampe, qui chauffait son crâne, achevait de lui brûler le sang. Mais son supplice s’aggravait surtout de l’humidité. La roche, au-dessus de lui, à quelques centimètres de son visage, ruisselait d’eau, de grosses gouttes continues et rapides, tombant sur une sorte de rythme entêté, toujours à la même place. Il avait beau tordre le cou, renverser la nuque : elles battaient sa face, s’écrasaient, claquaient sans relâche. Au bout d’un quart d’heure, il était trempé, couvert de sueur lui-même, fumant d’une chaude buée de lessive. Ce matin-là, une goutte, s’acharnant dans son œil, le faisait jurer. Il ne voulait pas lâcher son havage, il donnait de grands coups, qui le secouaient violemment entre les deux roches, ainsi qu’un puceron pris entre deux feuillets d’un livre, sous la menace d’un aplatissement complet."

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